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Et comment tu leur parle, toi, aux montres à quartz ?
Et comment tu leur parle, toi, aux montres à quartz ?
  • Y'a des chemins qui s'empruntent pas, y'a des envies qui s'expliquent pas, y'a même des coeurs qui battent pas. Mais si y'a des mains pour écrire, y'a sûrement quelques yeux pour lire, nan ? Ah, tu vois ? Bah alors...
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9 septembre 2009

il y avait quelque chose de caché là...

Ce matin je me suis réveillée avec deux mains gauches.

    Voyant qu'il m'était impossible de faire quoi que ce soit, je suis allée me recouchée. J'ai rêvé d'une jonquille carnivore qui mangeait que les passagers du train nommé TEDU78, j'ai trouvé ça idiot, et j'ai donc changé de rêve, en partie parce que je suis du 78. Dans le suivant, y'avait la décharge, mais elle était toute propre. Ca m'a pas plu du tout du tout, mais j'ai quand même exploré chacune des bennes, même si c'était tout propre, même si ça sentait bon. Bof, j'ai pas trouvé grand chose, hein... deux-trois chats errant, des ballons tout ronds perdus par des enfants bien élevés, des livres avec des contes qu'on connait pas ici, parce qu'on lit pas nous, on sait pas comment faire ...

    J'ai trouvé quoi encore... ah ouais, y'avait un frigo américain rempli de sushis, sauf que les poissons étaient encore vivants. Alors j'en ai pris un dans mes mains ( dans mon rêve, j'avais pas deux mains gauches ), mais il s'est débattu, il a sauté par terre, il m'a tiré la langue et puis il a clamsé le con. Il aurait dû savoir qu'il pouvait survivre que dans le frigo avec ses copains. Alors je l'ai bouffé, parce que moi, j'adore le poisson. C'est qu'on a pas souvent l'occasion d'en manger dans la vraie vie, ou bien il est pas frais, alors imagine un peu le délice que ça peut être quand ça vient de mourir, quand t'en manges pas souvent, quand il est pas frais d'habitude...

    Ensuite, j'ai quitté l'endroit où y'avait les bennes, et puis j'ai marché encore, encore marché, marché encore, et encore et encore... Pis j'ai vu une porte. Pas de mur, pas de plafond, juste une porte toute simple, en bois. Mais elle était belle, cette porte. Chez nous, y'en a pas des portes comme ça, y'a juste des ordures qui s'entassent et qu'on enjambe pour aller d'un bout à l'autre de la déchetterie. Alors je l'ai ouverte, cette porte toute jolie, même si elle était propre, même si elle sentait bon. Et derrière, bah y'avait toi, avec ton ridicule chapeau haut-de-forme troué. Mais mis à part ça, toi aussi t'était propre, toi aussi tu sentais bon. J'avais qu'une envie, c'était de sortir vite vite de ce rêve qui était plus un cauchemard qu'un vrai rêve, mais j'avais peur de retrouver mes deux mains gauches, alors j'ai refermé la porte, et j'ai continué à marcher.

   Et puis là, je l'ai vue.

    Je pourrais pas te la décrire mais je te jure qu'elle était bien là, et je l'ai regardée longtemps, avant de comprendre qu'elle m'était destinée. Elle était suspendue comme ça, au centre de rien, au centre de tout, de tout et rien à la fois, tu vois. Je la regardais, et je suis sûre qu'elle me regardait aussi. J'ai essayé de la toucher, de la saisir, mais elle s'est pas laissée faire bien sûr, ç'aurait été trop simple... Alors j'ai essayé de l'écouter, mais j'étais comme sourde, j'entendais rien du tout du tout, pas le moindre petit son. Je pouvais que la regarder sans rien faire, impuissante face à ce tout petit rien suspendu, j'me suis sentie con. Fallait pourtant que je te la montre, pas au toi de derrière la porte, tout propre et qui sentait bon, mais au toi du vrai monde, tout sale et tout déchiré. Je savais que tu l'aimerais, j'commence à bien te connaître après tout.

    Alors j'ai essayé de l'apprivoiser, en l'imitant. J'ai d'abord chanté un petit peu, quelques notes. Lalala lalalala... . Rien. J'ai recommencé, et recommencé encore. Au bout de longtemps, loooongtemps, j'ai commencé à comprendre qu'elle m'entendait aussi bien qu'elle me voyait, qu'elle était juste trop timide pour répondre à mon appel ; puis elle a dû se sentir un peu plus en confiance au bout d'un moment, parce qu'elle s'est dévoilée peu à peu, et elle a même fini toute nue, je l'ai vue telle qu'elle était réellement, et je l'ai trouvée belle. Elle s'était laissée apprivoiser, c'est pour ça que j'ai pu la ramener dans le vrai monde, ici, chez nous.

    Maitenant que mes mains sont redevenues normales, je vais pouvoir te la présenter.

    Tu vas voir, elle est vivante.

jelimarh ati guelanda tiemala benti ati hansem ourhiet guelanda berhendi den mat

jelimarh sek moutenda ati ajam ajirh jala anet sigerh imat mendil

jelimarh ati ourhi mejirhe fetoul merhet akoum hafat namat

jelimarh benti hansem akabem arhelit

senda hansem denberh mendil mokarha

kabem hansem kabem net hansem mat jayal net jayal mat

senda makil oujal net yerhati marhabi

youli naguila ejoume ajam arhial ourhi seknet den maja amaji namat

ati ourhi bayat oumbirh malakirh benti benti ourhi yenderh ati senbil

kimal sek benti ati asenderh benti

ati ourhi tiemala senda tenderh mat aloumbek namourhi

sendati ati guelanda toumende bendi asemnet akabem ademat

at yerhati seknet saben ourhi berhendi seknet sigerh

Ce matin je me suis réveillée avec deux mains gauches.

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